L’écharpe de portage en Afrique

Une maman porte son bébé en écharpe en Afrique.© poco_bw/Adobe Stock.
Publié le par Émilie Belard

Pour choisir une écharpe de portage, rien de plus simple : il suffit d’un petit tour en boutique ou de quelques clics sur Internet, et c’est chose faite. Et quand bébé sera grand, elle finira au fond d’un tiroir, probablement… Mais en Afrique de l’Ouest, il en est autrement ! Babille vous emmène chez les Sénégalais, pour qui l’écharpe (ou pagne) est bien plus qu’un simple objet.

À peine un mois après sa naissance, bébé est attaché avec deux différents pagnes sur le dos de sa mère. Mais attention, il ne s’agit pas de n’importe quels bouts de tissu ! Le premier est généralement confectionné à la main par une femme de la lignée maternelle. On lui accorde une attention particulière : il est presque aussi important que l’enfant lui-même. Impossible, par exemple, de laisser ce pagne toute une nuit dehors, au risque qu’il se « refroidisse » et cause des maladies au tout-petit, voire sa mort. Cette première pièce fait donc l’objet d’une sérieuse surveillance, d’autant qu’elle sera utilisée par tous les enfants de la fratrie, car elle symbolise le « ventre-utérus maternel » et le lien unique qui unit la mère à ses bébés. Le second pagne, quant à lui, est fourni par la lignée paternelle, et chaque enfant détient le sien. Il vient l’envelopper par-dessus le premier pagne, et ne touche pas sa peau, mais est exposé au monde extérieur : de fait, il incarne le processus de séparation de l’enfant à sa mère, et son ouverture sur le monde. Mais ce double écrin joue aussi un rôle plus mystique : selon les croyances, bébé est exposé aux dangers du monde de l’invisible au crépuscule. Le porter dans ces tissus serait alors le meilleur moyen de le protéger des esprits et autres démons.

Plus qu’une simple « écharpe » donc, ces pagnes ont des fonctions de soutien physique, émotionnel et de protection qu’aucune de nos écharpes de portage achetées en magasin ne pourra jamais avoir.

(D’après l’ouvrage Le Bébé et son berceau culturel. L’observation du bébé selon Esther Bick dans différents contextes culturels, sous la direction de Rosella Sandri, aux éditions Érès.)

Article réalisé par Marie Greco

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