À mesure que bébé grandit, son assiette s’enrichit. Une grande étape, pour lui comme pour les parents ! Olivia Beziat, diététicienne et nutritionniste pédiatrique, répond à nos questions pour l’accompagner au mieux dans sa découverte des différentes saveurs et textures.

Quelles sont les différentes étapes de la diversification alimentaire ?

De la naissance à 5 ou 6 mois, c’est la phase lactée : les besoins alimentaires de bébé sont comblés en totalité par le lait, maternel ou infantile. Ensuite, on introduit petit à petit des aliments solides : légumes et féculents en purée, protéines mixées, en gardant le lait en complément. Vers 9 mois, les morceaux peuvent être proposés, toujours progressivement et en observant les réactions. À 18 mois, l’alimentation de bébé est très diversifiée. Il devient plus à l’aise avec les textures. Bien sûr, lors de ces changements, il faut veiller à équilibrer l’hydratation de bébé : l’eau est proposée en petite quantité dès l’introduction des aliments solides. Sans oublier que lorsque les températures augmentent, bébé doit boire plus fréquemment (de l’eau ou du lait). 

Comment réussir la diversification alimentaire ?

Ces étapes peuvent varier d’un enfant à l’autre. Les parents sont souvent impatients, mais il est inutile de se précipiter, car en réalité le lait couvre les besoins nutritionnels de bébé jusqu’à 12 mois. Bébé est-il en demande ? Comment réagit-il à la nouveauté ? Une première étape peut être de lui donner une cuillère vide pour découvrir et s’habituer à ce nouvel objet. L’exploration des saveurs va lui demander de l’énergie. Il est conseillé d’introduire les premiers aliments solides à un repas où il est bien éveillé, plutôt le midi donc, puis au goûter ou petit déjeuner et, en dernier lieu, au dîner. En parallèle, on diminue progressivement le lait. Il peut être remplacé par des produits laitiers après 12 mois, tout en maintenant au moins 500 ml de lait par jour. À chaque étape, bébé réagit pour signifier qu’il est prêt ou non à la nouveauté : il tourne la tête ou repousse la cuillère ? C’est trop tôt pour lui ! On attend quelques jours avant de proposer à nouveau. L’objectif, c’est la régularité et le plaisir. Sans oublier que bébé est capable de s’autoréguler en fonction de ses besoins, inutile de s’inquiéter tant que la courbe de croissance évolue normalement.

Quels sont les aliments à éviter ?

Le sel et le sucre, qui sont naturellement présents dans tous les aliments. Un yaourt nature ou une compote n’ont pas besoin d’être sucrés. L’eau de cuisson peut être légèrement salée à partir de 15 à 18 mois. Concernant les allergènes [ndlr : voir encadré], les pédiatres préconisent de les faire goûter dès le début de la diversification afin de détecter une potentielle allergie au plus vite. Plus elle sera identifiée tôt, moins elle sera sévère. La marche à suivre est d’introduire les allergènes dans l’assiette de bébé un par un, à petite dose (une cuillère à café). Si tout va bien, on propose à nouveau le lendemain. Au bout de 2 à 3 jours sans changement notable, il n’y a a priori pas d’allergie.

Les questions des parents

Ma fille a un réflexe nauséeux lorsque nous lui proposons une cuillère de purée avec morceaux, est-ce trop tôt ?

Maxime, papa de Sacha, 9 mois

Lors de l’introduction des morceaux, beaucoup d’enfants sont gênés par la double texture, ils ne savent plus très bien s’il faut mâcher ou avaler. Vous pouvez proposer à Sacha une purée mixée et de gros morceaux à côté à prendre à la main, sans mélanger les deux.

 
Il n’y a eu aucun problème au moment de la diversification alimentaire, mais aujourd’hui mon fils refuse de manger plusieurs aliments. Que faire ?

Valentine, maman de Théo, 4 mois

Vers 18 mois, il n’est pas rare que quelques difficultés alimentaires apparaissent. C’est un âge où l’enfant affirme ses choix, et se met souvent à refuser des aliments qu’il mangeait jusqu’alors très bien. C’est temporaire, à condition de respecter une règle de base : continuer à proposer de tout sans jamais abandonner ! Pour l’aider, variez les propositions : chaud, froid, cru, cuit.

Le conseil du professionnel

Les allergènes alimentaires

Il existe 14 allergènes qui font l’objet d’une déclaration obligatoire sur les emballages des aliments. Voici la liste : arachide, céleri, crustacés, céréales contenant du gluten, fruits à coques, lait, lupin, œufs, poissons, mollusques, moutarde, sésame, soja, sulfites.

Article réalisé par Aurélie Renne